Impôts 2023 : 2 choses mal comprises par les Québécois, selon un comptable

Si les finances personnelles, y compris les impôts, forment un casse-tête pour bien des contribuables au Québec, ce n'est plusaussi compliqué lorsqu'on prend le temps de s'informer sur le sujet. Grâce à sa pratique, le comptable Alexis Désilets a identifié deux aspects qui sont à la source de plusieurs incompréhensions en lien avec la déclaration de revenus.

Entre les sites de l'Agence du Revenu du Canada et de Revenu Québec, les informations et explications présentées ne sont pas toujours simples. « On baigne là-dedans au quotidien, mais d'essayer de vulgariser ça à monsieur et madame Tout-le-Monde, ce n'est pas évident », admet le comptable professionnel agréé (CPA) pour le Groupe RDL.

Ce dernier nous a donc partagé deux choses à comprendre avant de produire ta déclaration - la date limite étant le 30 avril 2024.

Ce que tu dois savoir : Premièrement, on se penche sur le système par paliers d'imposition, c'est-à-dire les tranches de revenu pour tes impôts de 2023. Savais-tu que le premier palier de salaire, de 49 275 $ et moins, est imposable au taux de 14 % pour tout le monde, et ce, peu importe tes revenus?

« C'est la crainte de beaucoup de monde, de passer à un autre palier. Il y en a qui ont presque peur d'avoir une augmentation, car ils se disent qu'ils vont payer pas mal plus d'impôt », affirme le comptable. En fait, l'ensemble des contribuables a droit au même taux d'imposition sur la première tranche de leurs revenus (14 % sur les 49 275 $ ou moins que tu as gagnés).

Ensuite, dans le cas où tu as obtenu un bonus à ton travail ou si le salaire que tu engrangé l'an dernier est supérieur à ce montant, c'est seulement la partie supplémentaire de tes revenus qui sera imposée selon le taux de la « braquette » suivante. Voici d'ailleurs les autres pourcentages et montants en vigueur pour ta déclaration de 2023 au Québec :

• 19 % pour tes revenus supplémentaires à 49 275 $, mais inférieurs à 98 540 $ ;
• 24 % sur la partie de ton salaire qui est supérieure à 98 540 $, mais de moins de 119 910 $ ;
• 25,75 % sur l'argent que tu as gagné à partir de 119 910 $ et plus.

Tu n'as donc plus à craindre une augmentation de salaire avec l'idée de « tomber dans une autre braquette », car ce n'est pas l'ensemble de tes revenus qui est soumis aux plus hauts taux d'imposition, précise le comptable.

Ce dernier nous réfère d'ailleurs à l'outil de calcul du Taux effectif marginal d’imposition (TEMI), de l'Université de Sherbrooke, qui peut t'aider à mesurer la charge fiscale sur tes revenus supplémentaires.

N'oublie pas que les montants fixés par Québec s'ajoutent à ceux déterminés par l'Agence du Revenu du Canada (ARC) pour tes impôts au fédéral. Tu peux également consulter les tranches de revenus pour 2023 du côté d'Ottawa via notre article sur le sujet.

Au cas où tu ne le savais pas : Deuxièmement, sache que c'est une stratégie gagnante de cotiser pour ton régime enregistré d'épargne‑retraite (REER), et ce, même si tu ne gagnes pas un « gros revenu », fait valoir Alexis.

C'est donc un investissement que tu peux faire en prévision de ta déclaration de revenus pour 2024 - car la date limite de cotisation était le 29 février dernier pour ton rapport d'impôts à faire cette année.

Il y a donc une certaine croyance limitante selon laquelle « ça ne vaut pas la peine » lorsque notre salaire est modeste. Au contraire : « Ça vient aussi [augmenter] les allocations familiales (exemple : pour une personne monoparentale avec un ou deux enfants à charge) et c'est là que ça peut être vraiment très surprenant, à quel point une cotisation au REER peut donner un remboursement d'impôt incroyable », soutient-il.

Pour en savoir plus sur le sujet : Fais le tour des 6 déductions et crédits les plus oubliés, selon ce même comptable. Car moins tu oublies les déductions et crédits auxquels tu as droit dans ta déclaration de revenus, plus tu risques de maximiser ton remboursement d'impôts pour 2023.