Joanie Grenier du podcast Sexe Oral s’ouvre à nous sur son accouchement à la maison

« Il y a vraiment des critères, ce n'est pas tout le monde qui peut faire l'accouchement à la maison. »

Joanie Grenier et sa fille Soleil-Anne.

Joanie Grenier et sa fille Soleil-Anne.

Après quelques tentatives et l'arrivée de la petite Soleil-Anne en 2021, la co-animatrice du balado Sexe OralJoanie Grenier, également connue sous le nom de Dre Point G sur les réseaux sociaux, a annoncé en décembre 2022 qu'elle était enceinte de son deuxième enfant avec son conjoint Louis.

C'est le mois d'avril suivant que la créatrice de contenu a révélé à sa communauté qu'elle souhaitait vivre un accouchement dans le confort de son chez-soi, à la maison, dans son bain, accompagnée d'une sage-femme. Joanie a rassuré sa communauté en expliquant qu'elle était bien préparée en cas de possibles complications.

Le 21 juin, le petit Louan Provost est venu au monde, et la créatrice de contenu l'a partagé sur Instagram en publiant une photo suivi d'une vidéo sous laquelle elle s'est ouverte sur l'arrivée de son bout de chou. Afin d'en savoir plus sur son récit d'accouchement à domicile, Narcity a contacté Joanie, qui s'est ouverte à nous afin de partager cette expérience encore peu discutée.

Qu'est-ce qui t'a poussée à vouloir accoucher à la maison?

« L'accouchement [de mon premier enfant Soleil-Anne], j'ai fini en césarienne d'urgence parce que son coeur était rendu trop bas, fait qu'ils m'ont envoyé en césarienne d'urgence puis j'ai eu trois doses d'épidurale. J'ai été vraiment over gelée, ce que ça a fait, c'est que je ne sentais plus rien sur la table d'opération puis je n'étais même pas capable de respirer, je ne sentais même pas que je respirais.

« Ça a été vraiment traumatisant pour moi, tout ça. Surtout la césarienne d'urgence alors que tu ne le sais pas, c'était la première fois. J'étais en COVID aussi, donc en COVID tu étais toute seule, pas de suivi médical, fait que j'ai fait comme une grosse dépression post-partum suite à tout ça parce qu'après l'opération, je n'ai pas pu prendre ma fille pendant quatre heures parce que j'étais gelée, trop.

« Le lien avec ma fille ne s'est comme pas vraiment créé, puis après ça, la guérison de ma césarienne, ça n'a pas bien guéri, fait que je suis restée un mois et demi quasiment au lit [...]. Je n'ai pas fait les premières couches, les premières ci, les premières ça. L'hôpital et tout ça, je n'ai pas aimé mon expérience [...]. Avec ma sage-femme, tout m'a été expliqué au complet, ce sont des suivis d'une heure au lieu de dix minutes, c'est gratuit, je peux la texter n'importe quand.

« Je voulais avoir un meilleur suivi, je voulais avoir un meilleur support puis aussi, vu que j'avais été un peu traumatisée de mon accouchement à l'hôpital. Je voulais vraiment vivre autre chose puis peut-être faire un peu la paix avec mon accouchement, fait que je voulais un peu, vraiment faire différent. Au début, quand j'étais enceinte de Louane, ce n'était pas ça. J'étais comme "C'est sûr que j'accouche à l'hôpital" parce que j'avais trop peur qu'il arrive encore un problème.

« Un moment donné, j'ai fait un rêve, c'était moi qui avait accouché puis ça me montrait que j'avais accouché chez nous puis que tout s'était bien passé [...]. Finalement, je me suis réveillée le matin même, j'ai eu une révélation qu'il fallait que je le fasse puis que tout allait bien se passer, fait que le jour même, j'ai appelé à la Maison de naissance du Boisé-de-Blainville puis je me suis inscrite [...]. Depuis que j'ai changé [d'idée], je n'ai eu aucun doute. »

À quoi ressemblent les préparatifs pour ce genre d'accouchement?

« Les cours prénataux qui sont offerts, que tu peux faire soit à distance ou là-bas [...], c'est ce qui m'a vraiment aidée. Dans les cours prénataux, ce que j'ai appris, c'est comment [procéder pour] la gestion de la douleur parce que dans un accouchement à la maison, tu n'as pas d'épidurale, tu n'as rien. C'est vraiment à frette, fait que la gestion de la douleur, la gestion des respirations et tout. Ils expliquaient aussi pourquoi est-ce qu'il y a des accouchements qui sont plus longs puis plus douloureux, c'est parce qu'on a tendance, quand on a une contraction, à se contracter vraiment fort parce qu'on a mal puis, plus tu te contractes, moins ton bébé descend, alors ça fait ralentir ton travail.

« À l'hôpital ou whatever, on ne le sait pas, ils ne nous le disent pas, ne nous l'expliquent pas parce qu'ils n'ont pas le temps [...]. L'autre affaire qui m'a vraiment aidée, c'est l'adrénaline. Si ton adrénaline embarque trop tôt... Admettons, justement, moi l'hôpital c'est quelque chose qui me stressait, fait que si j'étais encore allée à l'hôpital, probablement que j'aurais été sur l'adrénaline trop tôt. Donc quand tu arrives pour pousser, tu n'en as plus d'adrénaline, donc c'est là que ça fait que c'est vraiment plus long.

« Tout au long de mon travail, qui n'a vraiment pas été long [...], j'ai écouté une méditation à hypnose puis j'étais toute seule dans ma chambre, je ne voulais même pas que mon chum soit là. Tout le long de mes contractions, j'ai vraiment été toute seule, j'étais sur mon ballon, j'écoutais ma méditation puis j'étais entrée vraiment dans une méditation [...]. Tout ça, ça a fait que mon bébé est descendu super rapidement puis après ça, quand tu arrives à l'accouchement, la préparation c'est ça : préparation de la respiration, préparation pour tout ce qui est de l'adrénaline et tout. Tu as le massage du pérrinée, à partir de 34 semaines ton chum peut te le faire ou toi-même, mais c'est vraiment difficile, c'est plus ton partenaire ou ta partenaire qui peut le faire.

« Ça, ça fait que ton vagin dans le fond est plus élastique, fait que ça va faciliter ton accouchement puis ça va diminuer les risques de déchirures, comme de fait [...], je n'ai pas déchiré. J’ai juste tout écouté les conseils qu'ils m'ont donnés et ça a été incroyable. »

Comment as-tu choisi la sage-femme qui allait t'accompagner?

« Tu ne choisis pas, dans le fond ce qui arrive, c'est qu'il n'y a pas encore assez de maisons de naissance pour le nombre de demandes, si on veut [...]. Quand tu t'inscris, il faut vraiment que tu t'inscrives au début de ta grossesse, il y a une chance sur trois que tu sois prise, à peu près, qu'elle m'avait dit [...]. C'est gouvernemental, mais on dirait que le gouvernement ne réalise pas encore que les femmes veulent vraiment de plus en plus reprendre le pouvoir de leur accouchement puis avoir vraiment plus de suivis.

« Il y a vraiment des critères, ce n'est pas tout le monde qui peut faire l'accouchement à la maison. Tu as des critères pour ta salle de bain, il faut que ton bain soit assez haut, il faut que tu puisses passer du côté gauche et du côté droit, il faut qu'il y ait assez de place dans ta salle de bain, sinon tu peux le faire dans ton lit, mais là il faut que tu achètes toutes les bâches [...]. Il y a vraiment un suivi médical avant, il faut que tu sois éligible et ton bébé aussi. »

S'il y a des complications, quelles sont les procédures?

« Côté équipement et tout, il n'y a aucune différence si tu accouches chez vous, si tu accouches à l'hôpital ou si tu accouches à la maison de naissance, c'est tous les mêmes équipements [...]. Elles sont arrivées avec trois bacs pleins d'affaires médicales avec une pompe d'oxygène, elles sont arrivées toutes préparées [...]. S'il arrive quelque chose, moi j'ai déjà une chambre [à l'hôpital le plus proche], les maisons de naissance ont tout le temps une chambre à eux [...].

« Il faut que tu sois proche d'un hôpital, tu ne peux pas accoucher chez vous si tu es à plus de tant de kilomètres [...]. Dès que le coeur descend un peu puis qu'on voit qu'il y a un petit risque, on appelle l'ambulance puis on s'en va tout de suite à la chambre. »

Que se passe-t-il après l'accouchement à la maison?

« [L'équipe] reste trois heures après puis si tout s'est bien passé, qu'il n'y a pas eu de complications ni rien, que le bébé est correct, ils restent trois heures. Ils ramassent tout, ils ont fait mon lit, ils m'ont mis dans mon lit, ils m'ont fait faire mon premier pipi, ils m'ont fait à manger [...] et ils sont venus me porter [le petit Louane]. Ils reviennent le lendemain puis après ça, l'autre journée. Il y a la sage-femme, l'infirmière et il y a une deuxième sage-femme qui arrive. »

Quels ont été les plus gros défis avant et après l'arrivée du bébé?

« En ce moment, c'est vraiment l'allaitement, mais avant ça, ça a vraiment été la préparation mentale. Le plus difficile, c'est vraiment de te préparer mentalement, il faut que tu aies toute ton énergie [...]. Moi j'avais préparé les lunchs un mois d'avance, ça aussi, ils te le disent [...]. Il y a plusieurs matériaux à acheter [...], il faut que tu sois bien, il ne faut pas que tu sois stressée [...]. Moi, ça a été ça les dernières semaines, j'ai vraiment pris ça super relaxe avec mon chum, on était une belle [équipe], on essayait de ne pas trop se chicaner, pour que ça soit calme. »

Quel conseil donnerais-tu à une maman qui aimerait vivre une expérience comme celle-ci?

« C'est vraiment de faire confiance à son corps [...] puis de faire confiance à son bébé parce que les deux ensemble, vous êtes capable de n’importe quoi. Il faut juste laisser ton corps [faire], ton corps le sait comment accoucher. »


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