Les interventions décousues et tendues de Julien Bournival à Tout le monde en parle ont fait réagir.
Alors que la controverse avait déjà touché l'épisode de Tout le monde en parledu 10 novembre 2024, plusieurs attendaient avec une brique et un fanal le segment sur le documentaire Alphas. Si l'un des invité.e.s, Joël McGuirk, co-animateur du Lucide Podcast ayant participé au film du journaliste Simon Coutu, a été remplacé en début d'après-midi ce dimanche, l'entrepreneur et influenceur Julien Bournival n'a pas été écarté. Son passage a d'ailleurs créé des tensions sur le plateau qui ne sont pas passées inaperçues dans les salons.
À lire également : Controverse à TLMEP : La production remplace un invité qui fait réagir
Rappelons que le documentaire Alphas, qui sera présenté ce 11 novembre sur les ondes de Télé-Québec, enquête sur la montée en popularité du discours masculiniste au Québec. Pour comprendre ce phénomène, le journaliste a rencontré de nombreux influenceurs, dont Bournival et McGuirk, qui s'inscrivent dans la mouvance des « mâles alphas », ces hommes qui prônent notamment un retour aux valeurs traditionnelles. Le professeur de science politique, spécialiste des questions de féminisme et de masculinité, Francis Dupuis-Déri, qui a également participé au documentaire, était aussi invité pour aborder ce sujet. C'est lui qui a d'ailleurs remplacé Joël McGuirk.
La présence des « mâles alphas » à Tout le monde en parle a grandement été décriée par les internautes alors que plusieurs ont déploré la tribune additionnelle offerte à ces influenceurs. Une pétition pour annuler leur invitation avait même récolté plus de 25 000 signatures au moment de la diffusion de l'émission.
Dès le début de l'entrevue, Julien Bournival s'est montré sur la défensive et semblait surpris d'avoir été « collé à ce mouvement ». « En fait, moi à la base, mon message s'adresse à des entrepreneurs. Je parle d'éthique de travail, d'intégrité, je parle d'excellence. Je parle de toutes ces valeurs-là. C'est juste qu'à un moment donné, j'ai été sur un podcast et j'ai dit ouvertement que moi et ma femme on a des valeurs traditionnelles pour la simple et bonne raison que ma femme, quand elle a eu des enfants, elle a dit qu'elle voulait être une femme à la maison [...] et moi je l'ai supportée là-dedans. J'aimerais juste ça aujourd'hui qu'on m'explique en quoi ça fait de moi un misogyne et ma femme une pas bonne », a lancé d'emblée l'homme qui vit à Tampa Bay, avant de poursuivre pendant quelques minutes.
Le fou du roi de la soirée, Mc Gilles, a d'ailleurs relevé le ton agressif de l'entrepreneur tandis que Véronique Cloutier, aussi présente sur le plateau, a lancé : « On dirait que t’es surpris d’être dans ce documentaire-là alors qu’il y avait des caméras chez toi ».
Le segment a grandement fait réagir le public à la maison. Sous la publication concernant cette entrevue sur la page Facebook de l'émission, on retrouve d’ailleurs plus de 1 800 commentaires. Plusieurs internautes ont noté que Julien Bournival se positionnait en victime et que son discours était plutôt incohérent, alors qu'il évitait plutôt les questions de l'animateur Guy A. Lepage.
Les internautes ont noté la victimisation de Julien Bournival.Capture d'écran | Facebook
« Inviter Julien Bournival c'est lui faire tribune. En vous souhaitant de mieux sélectionner vos invités à l'avenir parce que pour un bon débat qui fait avancer les choses, il faut des propos : chose que M. Bournival semble gravement manquer. Monsieur la pauvre victime a gâché votre émission, gros malaise télévisuel », a déclaré une personne.
Plus de 1800 personnes ont commenté l'entrevue sur la page Facebook de Tout le monde en parle. Capture d'écran | Facebook
« Ouf. C'était gênant pas à peu près cette entrevue-là. Je ne vois toujours pas en quoi c'était pertinent que cet homme soit présent. Il n'a rien apporté à la discussion et a monopolisé la grande partie du temps imparti pour répéter la même affaire question après question. L'embarras du journaliste Simon Coutu faisait mal à voir », peut-on lire parmi les commentaires.
Enfin, le journaliste Simon Coutu a tenu à rappeler que son documentaire avait pour but de comprendre le phénomène et de créer une discussion. « C'est en train de me confirmer que c'était hautement d'intérêt public », a-t-il indiqué à la fin de l'entrevue en témoignant des débats que ça engendre.