J'ai testé ce truc pour avoir une expérience VIP en avion et voici ce que ça a donné

Ça vaut la peine d'essayer!

Une personne prend un selfie et montre un petit chocolat emballé individuellement. Droite : un sandwich emballé dans du papier d'aluminium, deux jus d'orange et une bouteille de prosecco.

Josianne Desjardins sur son vol avec Air Canada. Droite : Un repas et une bouteille de prosecco servis à bord.

Si le pourboire n'est pas une pratique répandue dans l'ensemble du service à la clientèle, une petite marque de reconnaissance envers le personnel de bord est souvent la bienvenue et peut même provoquer une expérience VIP en avion. Sur TikTok, plusieurs vidéos circulent où les résultats sont étonnants pour ceux et celles qui encouragent les agent.e.s assurant un service exigeant.

J'ai donc voulu me prêter au jeu en gâtant les employé.e.s de mon vol d'Air Canada. Tout juste avant l'embarquement, je me suis procurée un sac de petits chocolats emballés individuellement dans l'une des boutiques de l'aéroport de Montréal. Inspirée par l'expérience d'une de mes collègues de Narcity Toronto, je voulais savoir si, moi aussi, je pouvais obtenir des privilèges en échange de mes petites gâteries.

Et voici comment ça a transformé mon voyage.

Une main tient un sac de chocolats Kinder Bueno mini achet\u00e9 \u00e0 l'a\u00e9roport de Montr\u00e9al.Le sac de chocolats Kinder Bueno mini acheté à l'aéroport de Montréal.@journalistejosi | Narcity Québec

Tout d'abord, par souci de transparence, je dois admettre ceci : j'ai ouvert mon sac de Kinder bueno mini « exclusif aux voyageurs », soigneusement choisi à la boutique hors-taxes de l'Aéroport international Montréal-Trudeau, avant de mettre le pied dans l'avion. Non pas pour sustenter ma dent pas très sucrée, mais plutôt pour maximiser mes chances d'accéder à un salon VIP avant mon vol.

Est-ce que cette expérience est un gage d'opportunisme? Sûrement, mais pas que... surtout si on considère tous les « paramètres » du résultat final obtenu de mon côté.

Cette astuce, devenue virale sur TikTok l'année dernière, aurait d'ailleurs valu le surclassement d'un créateur de contenu en classe affaires pour un vol de plus de douze heures entre New York et Abu Dhabi.Tout juste avant de monter à bord, le TikToker dit avoir aperçu un siège vide en première classe. « C'était 12 000 $ et je ne voulais pas payer ça, alors je suis allé chercher huit cartes-cadeaux Starbucks de 15 $ », a-t-il déclaré dans sa vidéo.

Son investissement ne lui a pas valu un service évalué à 100 fois sa mise, mais on lui aurait toutefois proposé un siège dans la rangée des sorties de secours avec plus d'espace pour ses jambes, en plus de recevoir un sandwich et des collations. Et il s'est dit satisfait malgré cette mince consolation.

Inutile de délier autant les cordons de sa bourse pour avoir droit à des privilèges. Dans ans une entrevue accordée à Narcity Toronto, une pilote a confié sous le couvert de l'anonymat qu'il est avantageux, tant pour le passager que le personnel de bord, d'offrir un petit cadeau, et ce, dès l'embarquement. Dans la mesure où cette attention entraîne généralement de meilleures expériences. « Si tu offres des chocolats à l'équipage avant le décollage, tu peux te garantir un service A+ » a-t-elle révélé.

D'où est née cette expérimentation qui s'est transportéeen sol québécois - jusqu'à ce que l'avion décolle.

Première impression

En plus de mon 25 $, j'ai d'abord tout misé sur ce populaire adage : « la première impression est toujours la bonne ». J'ai donc sorti mon plus beau sourire en apercevant les deux membres de l'équipage au pas de la porte d'embarquement. J'étais déjà prête à servir mes hôte.sse.s avec une formule à la fois gentille et généreuse : « Voulez-vous des chocolats »?

Ces quelques mots ont eu un effet boeuf (expression zéro inclusive, quand on y pense en 2024). En plus d'accepter volontiers mon petit cadeau, j'ai offert à ces deux agent.e.s un moment de pur divertissement à l'idée qu'on ralentissait la file d'attente derrière moi. Après ce petit instant de folie, l'une des deux employé.e.s m'a avoué, dans la plus grande honnêteté, avoir pris deux chocolats plutôt qu'un. Mes chances de vivre une expérience VIP, du haut de mon statut en classe économique de base, venaient-elles d'augmenter? Au-delà de cette question, je n'avais pas d'attente. Juste déjà beaucoup de plaisir.

Sur ma route vers mon siège, je distribue mes précieuses friandises à deux autres membres de l'équipage. Tant qu'à avoir autant à portée de main, j'en offre également à mon.ma voisin.e immédiat.e ainsi qu'à la famille qui se trouvait tout près de moi. L'un des deux parents se faisait du mauvais sang pour son plus jeune - c'était sa toute première expérience en avion - m'a remerciée pour cette attention.

Le moment de vérité

Dès le début du service de repas, je sais que je veux un sandwich déjeuner ainsi que la petite bouteille de prosecco qui me fait de l'oeil sur le menu - d'autant plus que je n'ai pas eu droit à mon mimosa au salon VIP tout juste avant mon vol puisqu'il était « trop tôt ». Selon qui? Pas moi!

Je place donc ma commande et je demande à l'employé.e si je peux utiliser le solde d'une carte-cadeau d'Air Canada pour payer mes achats. La personne vérifie et essaie de faire la transaction, mais sans succès. Je sors donc ma carte de crédit pour remédier à la situation et c'est à ce moment qu'elle m'a dit que ce ne sera pas nécessaire « pour cette fois-ci ».

Une main tient une petite bouteille de prosecco devant deux jus d'orange et un sandwich emball\u00e9.Finalement, je n'ai pas payé pour mon prosecco et mon sandwich. @journalistejosi | Narcity Québec

J'étais gênée, mais je lui ai dis que j'étais touchée par son geste. Je lui ai donc reproposé mes chocolats qu'elle a poliment déclinés, contrairement à sa collègue qui a saisi l'occasion de se sucrer le bec à nouveau.

Considérant que mon investissement de départ était de 25 $ et que la valeur des mes « cadeaux » alimentaires s'élève à 21,74 $ (taxes incluses), on peut dire que j'ai assez bien rentabilisé la mise. D'autant plus qu'on m'a gracieusement servi une double portion de jus d'orange gratuit pour concocter mon mimosa. La gentillesse, ça compte aussi dans mon calcul.

Une question se pose, considérant l'accommodement survenu suite à l'échec de la transaction avec la carte-cadeau : est-ce que l'agent.e m'aurait offert gratuitement mon repas si je n'étais pas la passagère chocolatée? Je n'aurai toutefois jamais de réponse officielle.

Cette pensée, d'une valeur de 0,36 $ pour chaque mini-portion, semble avoir été bien accueillie par ces agent.e.s de bord qui sont tout de même parmi les seul.e.s à servir des repas sans recevoir de pourboire comme le personnel de la restauration.

D'autres grandes questions se posent quant à ma démarche devenue quasi-sociétale. En voici trois:

  • Que deviendrait l'humanité si tout le monde achetait des chocolats pour le personnel de bord?
  • Si on dit que le ciel est la limite, où est donc celle de l'opportunisme?

Une chose est certaine : je suis tentée de récidiver l'expérience - sous sa forme actuelle ou autre, car la balance bénéfices-risques (financiers et pour mon égo) est somme toute intéressante.

Jamais je n'aurais pensé provoquer tous ces effets à coups de mini-bouchées.

Cet article a été mis à jour depuis sa publication originale en février 2024.

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