Le CF Montréal embauche un entraîneur controversé et ça ne passe pas

Aussitôt embauché, aussitôt renvoyé. 😲

Sandro Grande, entraîneur du CF-Montréal. Droite : François Legault.

Sandro Grande, entraîneur du CF-Montréal. Droite : François Legault.

Aussitôt embauché, aussitôt renvoyé. Le CF Montréal a annoncé, ce mardi 10 janvier, la fin de son entente avec Sandro Grande qui venait tout juste, soit la veille, d'être nommé entraîneur-chef de l'équipe de réserve.

Ce renvoi fait suite à la condamnation unanime de cette nomination par la classe politique québécoise. Les propos « inacceptables » de l'entraîneur, tenus par le passé, sont revenus le hanter.

« Nous reconnaissons que l’embauche de Sandro Grande a été une erreur et nous regrettons les répercussions causées par cette décision, a déclaré Gabriel Gervais, président et chef de la direction du CF Montréal. Nous tenons à présenter nos plus sincères excuses à toutes les personnes qui ont été blessées ou choquées. De toute évidence, nous avons manqué de sensibilité et avons largement sous-estimé les propos tenus et les gestes qu’il a commis il y a plusieurs années. »

En 2012, Sandro Grande avait effectivement donné son appui au terroriste Richard Henry Bain, coupable de l'attentat au Métropolis contre l'ancienne première ministre Pauline Marois lors de son discours de victoire. « La seule erreur que le tireur a commise la nuit dernière, c'est de rater sa cible!!! Marois!!! La prochaine fois, mon gars! J'espère! », avait-il tweeté, en anglais, le soir de l'événement.

Bien qu'il ait toujours affirmé que son compte avait été piraté, l'entraîneur avait publié, le même soir, sur son profil Facebook, que les souverainistes étaient « stupides » ainsi qu'une bande de « hillbillies » (ploucs). Depuis, le principal intéressé n'a pas offert d'excuses jugées suffisamment sincères pour se faire pardonner ses propos.

Ceux-ci lui ont d'ailleurs valu des sorties en règle contre son embauche avec le club de soccer montréalais, et ce, de la part de l'ensemble des élu.es de la province.

« Les propos tenus par Sandro Grande sont inacceptables et n'ont pas leur place dans notre société », a tweeté la ministre responsable du Sport, du Loisir et du plein air, Isabelle Charest, ce 10 janvier 2023.

« J'étais au Métropolis avec Martine et Rosie », a rappelé le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, anciennement élu avec le Parti Québécois (PQ). Il a ajouté que Sandro Grande ne devrait pas, selon lui, être entraîneur du CF Montréal.

Le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, a également dénoncé « vivement » la nomination de Grande en la qualifiant d'inacceptable.

Il a été rejoint par le porte-parole de Québec solidaire (QS), Gabriel Nadeau-Dubois, qui a jugé les excuses données par le CF Montréal comme « génériques » et en a exigé d'autres envers les indépendantistes ainsi que Pauline Marois.

La partisanerie n'était pas de mise dans le contexte. Le chef intérimaire du Parti libéral du Québec (PLQ), Marc Tanguay, a aussi affirmé qu'il ne fallait pas « banaliser les propos violents » tenus par Sandro Grande.

Le premier ministre François Legault a lui aussi commenté cette affaire en saluant la décision du CF Montréal de mettre fin à son entente avec l'ancien joueur de soccer professionnel. « Cette histoire doit nous rappeler l’importance de ne jamais banaliser l’attentat du Métropolis survenu en septembre 2012 », a écrit le chef politique.

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