Bye bye les cheerleaders: Les Alouettes auront seulement une « équipe de danse » en 2024
Les athlètes ont appris dans une conférence de dernière minute sur Zoom que leur équipe n'existera plus.
Tu peux dire au revoir aux cheerleaders : Les Alouettes de Montréal ont annoncé ce vendredi 2 février que son équipe de cheerleading - telle qu'on la connaît - ne sera pas de retour en 2024. C'est fini les moments d'émerveillement devant les pyramides humaines et les mouvements de gymnastique des plus impressionnants pendant les matchs à domicile.
En effet, à la grande surprise des athlètes professionnel.le.s et de la communauté du cheerleading au Québec, la franchise a annoncé via un communiqué qu'il n'y aura maintenant qu'un seul volet, celui de la danse, qui s’appellera désormais « l’Équipe de danse des Alouettes de Montréal ».
Ce que tu dois savoir : En 2018, les Alouettes de Montréal ont fait le choix de suivre le mouvement de la majorité des équipes de la Ligue canadienne de football (LCF), en ajoutant un volet cheerleading à la troupe de danseuses déjà établie. La formation était alors composée de quatorze à seize cheerleaders, et de quatorze à seize danseuses, selon les saisons.
Six ans plus tard, à l'aube des auditions, le volet cheerleading a reçu une invitation de dernière minute pour assister à un appel Zoom, qui s'est déroulé le 26 janvier. C'est une semaine avant que l'annonce au grand public soit faite que les athlètes ont appris qu'aucun contrat ne serait renouvelé puisque leur équipe - le volet « stunt » - n'existerait plus. Tristesse, incompréhension, colère : aucune explication concrète n'aurait été donnée malgré les nombreux questionnements. L'équipe des Alouettes a été contactée par Narcity Québec pour comprendre les motivations derrière cette décision. L'article sera mis à jour en cas de réponse.
Ariane Spénard Lapierre, Capitaine du volet « stunt » des Alouettes de Montréal, membre de l'équipe de 2019 à 2023, mais aussi ancienne membre de Team Canada en cheerleading, se désole de ce choix : « Le retrait de l’équipe de stunt au sein des cheerleaders des Alouettes de Montréal est un énorme pas en arrière pour notre sport. C'est franchement très décevant que cette décision ait été prise après que notre équipe ait contribué à la remontée spectaculaire du programme jusqu’à la Coupe Grey. [...] Les seules explications qu'on a eu c'est qu'ils veulent augmenter le niveau de performance de la danse, et que ce serait difficile de fusionner les deux volets. »
« Ils n’ont pas fait de sondage auprès des partisans pour connaître leurs véritables intérêts, alors on a de la misère à comprendre d'où vient la décision. », Termine la Capitaine avec déception.
Ce vendredi 2 février, on apprend en effet que c'est le Studio Innova Danse, qui a collaboré avec plusieurs plateaux télévisés comme Révolution, Chanteurs Masqués et Star Académie, qui sera à la tête de la nouvelle « Équipe de danse des Alouettes de Montréal ». « Montréal est une ville dynamique où la danse joue un rôle central, et cette collaboration vise à élever nos performances de danse à de nouveaux sommets tout en renforçant nos liens avec la communauté », peut-on lire dans le communiqué qui vante le prestige de la nouvelle organisation, sans toutefois expliquer d'où vient ce changement de direction.
Propos importants : Anne Florence St Laurent, codirectrice générale de Cheer Québec (anciennement la Fédération de cheerleading du Québec qui a dévoilé sa nouvelle image de marque à l'automne dernier), affirme être activement à la recherche de solutions pour que le cheerleading reste au programme : « À leur demande, nous avons contacté les Alouettes cette semaine. On a eu une première discussion très sommaire, et nous avons une rencontre avec eux en début de semaine prochaine pour proposer des solutions pour que le cheer reste en avant-plan [...]. On sent une certaine ouverture de leur part. »
Celle qui agit à titre de porte-parole pour Cheer Québec, mais également pour les 12 000 membres de sa fédération, confie qu'elle espère sincèrement que les Alouettes arrivent à une entente, tandis que le contraire serait désolant pour la visibilité de son sport : « Le retrait complet du volet "stunt" des cheerleaders des Alouettes représenterait un recul significatif pour notre sport, qui est en forte croissance et qui connait une popularité grandissante au Québec depuis plusieurs années. »
Même son de cloche du côté de Janie Lapierre, CEO chez Kick's Cheerleading, la plus grosse compagnie indépendante d'événementiel en cheerleading au Québec, et aussi la fondatrice du premier balado francophone de cheerleading au monde, le Kick's Cheer Podcast. Celle-ci ne mâche pas ses mots : « Je vais simplement dire que si la décision ne change pas, c'est une régression et une insulte à notre sport. »
Au cas où tu ne le savais pas : Ce n'est pas la première fois que les cheerleaders se font montrer la porte. En février 2020, la franchise avait annoncé la fermeture complète des deux volets de l'équipe après certaines « décisions financières ».
Quelques jours plus tard, suite à une grande couverture médiatique, des fans en colère, et même une pétition, la direction était revenue sur sa décision : « Les Alouettes de Montréal annoncent aujourd’hui qu’ils ont reconsidéré leur décision et les meilleures meneuses et meneurs de claque du pays seront sur le terrain pour éblouir les spectateurs par leurs impressionnantes chorégraphies », pouvait-on lire dans un communiqué partagé sur le site officiel.
« Les partisans nous ont parlé, nos abonnés se sont manifestés, ils nous ont, d’une façon constructive et respectueuse, en vaste majorité demandé de revoir notre décision. Ils ont surtout démontré leur attachement profond à notre équipe de cheerleaders, et aux Alouettes. Nous avons écouté et nous avons lu les nombreux messages. », avait-on ajouté.
Difficile de croire que ce scénario se reproduira, puisqu'on a annoncé aux cheerleaders qu'ils et elles seraient remplacé.e.s par des danseur.euse.s.
Ce qui s’en vient : C'est le dimanche 25 février 2024 qu'auront lieu les auditions pour la nouvelle formation de danse, à Saint-Basile-le-Grand. Les Alouettes affirment que le désir est de bâtir « une équipe mixte, inclusive qui reflète la diversité ».
Pour ce qui est du cheerleading, les Alouettes affirment simplement dans leur communiqué qu'ils travailleront avec la fédération officielle, Cheer Québec, pour organiser des démos avec les « meilleures équipes de la région » durant les parties.