6 choses à savoir absolument avant d'avoir 30 ans pour mieux gérer tes finances au Québec

Prends des notes, tu vas en avoir besoin! 🤑

​Personne devant un ordinateur portable. Droite : Argent canadien.

Personne devant un ordinateur portable. Droite : Argent canadien.

Quand tu commences à faire un peu d'argent de poche à l'adolescence, celui-ci sert habituellement à payer tes petites dépenses par-ci, par-là. Mais plus tu vieillis, plus ton revenu augmente graduellement et c'est là que ça devient important de savoir quoi faire avec ton argent. Et même si ta philosophie pendant la majeure partie de ta vingtaine s'est souvent traduite par « au diable les dépenses! », il est encore temps de rétablir les faits pour le bien-être de tes finances.

Narcity s'est donc entretenu avec Paola Hallé, une conseillère en sécurité financière chez iA Groupe financier. Étant l'une des rares femmes en finance, elle se démarque notamment sur les réseaux sociaux alors qu'elle démocratise l'infâme monde des investissements, de l'épargne et de tout ce qui touche à ton portefeuille. Qui a dit que les finances devaient être plates?

Afin de faire des choix éclairés et d'éviter d'avoir des regrets côté argent, cette courte liste de choses à savoir avant tes 30 ans, ou du moins le plus tôt possible, devrait te donner de bonnes pistes pour te lancer dans la planification de ton avenir financier.


Investir le plus tôt possible

« Il n'y a pas de secret ou de raccourci en investissement. Ça, c'est un point qui est vraiment important. Il n'y a pas de secret en investissement. Qu'est-ce qui va faire en sorte que tu vas réussir à épargner sans te priver? C'est de commencer le plus rapidement possible et de toujours te payer en premier », résume d'abord l'experte.

Que veut-on dire par commencer rapidement? Il s'agit en fait de mettre de côté un pourcentage de ton revenu dès que tu commences à travailler.

« Moi, s'il y a une chose que je n'ai pas faite et que je regrette, c'est quand j'ai commencé à travailler à 14-15 ans. Je faisais quand même beaucoup d'heures et je n'ai jamais vraiment épargné. Un coup que j'ai fait le switch dans le domaine financier, là j'ai compris c'est quoi le rendement composé. C'est là que je me suis dit : " Oh mon Dieu, si j'avais mis ne serait-ce que 25 $ de chaque paie de côté, ça aurait pu faire toute la différence sur le long terme", avoue Paola Hallé. Parce que le rendement composé, c'est faire du rendement sur du rendement, sur du rendement et ça fait un effet boule de neige. »

Établir tes objectifs financiers et ton profil d'investisseur

Maintenant que tu es prêt.e à épargner de l'argent, il faut savoir où et comment l'investir. Pour cela, la spécialiste recommande d'établir tes objectifs financiers, mais aussi ton profil d'investisseur.

« Pour que ton argent fructifie, il faut que tu fasses un profil d'investisseur et que tu mettes un portefeuille en lien avec ton profil pour venir faire un rendement à la hauteur de ton profil », lance Paola Hallé.

Elle explique que chaque profil varie d'une situation à une autre selon ton âge, ton objectif d'investissement, ton horizon d'investissement, ta tolérance au risque, tes connaissances au sujet de tes placements. C'est par la suite que tu obtiens un certain pointage et un résultat qui qualifiera ton portrait de Prudent, Modéré, Équilibré, Croissance ou Audacieux.

« Par exemple, si tu me dis aujourd'hui que tu veux commencer à mettre l'argent de côté pour t'acheter une maison dans six ans. Ton projet, c'est l'achat d'une propriété, ton horizon d'investissement, c'est six ans. Ensuite, qu'est ce que tu connais au sujet des placements? Est-ce que tu connais les actions, les obligations ou ça, ce n'est pas clair? C'est le genre de questions que je vais te poser et ça va nous donner des points pour permettre de déterminer l'un des profils. »

Bien balancer ton épargne VS tes dépenses

L'une des questions qui revient souvent est sans doute combien faut-il épargner annuellement, quel est le montant? À cela, Hallé répond : « ça va dépendre, parce que quelqu'un qui est jeune, qui habite encore chez ses parents, va avoir une capacité d'épargne pas mal plus élevée que quelqu'un qui a beaucoup d'engagements financiers.

« Je te dirais que les pourcentages moyens que je vais proposer, c'est de 5 à 15 % du revenu annuel. Le but, ce n'est pas de se dire " hey moi, je n'ai jamais épargné, go j'y vais all in et je mets 20 %. " Peut-être que la personne qui n'a jamais épargné, et qui fait ça, va tomber en bas de sa chaise. C'est mieux de commencer avec un 5 %, l'augmenter à 10 % après un an, à 15 % après deux ans, puis de là, tu t'habitues et tu prends goût à l'investissement parce que tu commences avec la base, puis tu y vas graduellement. »

Et pour s'assurer que ton épargne ne vienne pas te priver au quotidien, la conseillère en sécurité financière recommande fortement de « se payer en premier ».

« Tu ne t'en rends pas compte, et tu vas faire de l'épargne périodique, systématique. Chaque fois que tu vas avoir une paye, tout de suite, il y a tes paiements qui passent pour ton épargne et tes investissements. Le reste, tu le dépenses. Mais ne fais pas le contraire, n'investis pas ce qu'il te reste. »

Comprendre la différence entre un CELI, un REER et un REEE

Compte d’épargne libre d’impôt (CELI), régime enregistré d’épargne-retraite (REER) ou régime enregistré d’épargne-études (REEE)? Lorsque le moment est venu de choisir tes options de placement, les différents termes peuvent rapidement devenir du charabia pour toi, d'où la valeur d'en comprendre les nuances.

« Le premier, le plus simple, mais le plus sous-estimé, c'est le CELI, stipule la spécialiste. Pourquoi? Parce que dans le fond, le CELI, quand tu mets de l'argent à l'intérieur, au niveau de l'impôt, il ne se passe rien et quand tu en retires, il ne se passe rien non plus. C'est vraiment accessible. C'est le fun, mais en même, ça fait en sorte que les gens qui commencent à en mettre à l'intérieur, s'ils sont trop tentés d'aller en retirer, c'est trop accessible. Autre chose avec le CELI, c'est que c'est un abri fiscal, donc le rendement se fait à l'abri de l'impôt. Si tu places de l'argent dans un CELI et que tu le laisses là pendant plusieurs années, tu as le temps de faire beaucoup d'intérêts composés et à ta retraite quand tu le retires, tu paies pas d'impôts.

« Tandis que le REER, lui quand tu en mets à l'intérieur, ça diminue ton revenu annuel imposable et tu vas aussi faire du rendement à l'abri de l'impôt, mais quand tu vas retirer ce montant-là, bien c'est des sommes qui sont imposables, mais à un taux moindres.

« Après ça, il y a le REEE qui est le chouchou que tout parent de ce monde devrait avoir. Pourquoi? Parce que non seulement c'est un abri fiscal où tu vas pouvoir placer de l'argent qui va générer du rendement à l'abri de l'impôt. Tous les parents devraient ouvrir ça dès qu'ils reçoivent le numéro d'assurance sociale de leurs enfants parce que c'est pour les études postsecondaires. Quand tu mets de l'argent à l'intérieur, non seulement tu fais du rendement, mais tu reçois des des subventions du gouvernement. Donc, c'est à partir de 30 % de ce que tu mets, pour un maximum à vie par enfant de 10 800 $. »

Et si ton enfant, ou ça peut même être l'enfant d'un proche, ne va pas aux études, le gouvernement récupère les subventions et toi tu récupères le reste, c'est-à-dire l'argent que tu y as déposé, en plus du rendement de ton placement.


La création et la protection de ton patrimoine

« Il y a un ordre à respecter quand on bâtit un plan financier. Bien, l'étape un, la fondation c'est la création et la protection du patrimoine. Parce que dans la vie, on va accumuler du patrimoine autant tangible que non tangible. On va penser ici à notre famille, à notre maison, à notre auto, à nos actifs dans nos comptes de banque, mais on va penser aussi à notre capacité à gérer du patrimoine. Fait que, ça part de nos études, ça va jusqu'à notre travail, à notre salaire, à notre santé qui nous permet d'aller travailler et de générer du revenu pour mettre de l'argent de côté et faire des acquisitions.

« Quand on parle de création et de protection de patrimoine, c'est de protéger notre santé et notre capacité à générer du patrimoine. C'est là qu'on va penser à trois assurances. Et ces trois assurances qu'on devrait connaître avant 30 ans, moi je pense, c'est l'assurance vie, invalidité et maladie grave.

« L'assurance vie, ça va couvrir en cas de décès. Dès que la personne décède, ça va aller au bénéficiaire de son choix », explique la professionnelle. Sans entrer dans tous les détails, il y a l'assurance vie temporaire et la permanente. Celles-ci couvriront différents aspects de tes finances, comme un prêt hypothécaire, personnel, les besoins des enfants, le revenu du conjoint, mais tu peux aussi choisir d'inclure un héritage. L'idéal, c'est d'analyser ton patrimoine et le protéger selon ta situation.

Pour ce qui est de l'assurance invalidité, Paola Hallé explique qu'il s'agit de la plus capitale, car celle-ci couvrira ton revenu en cas d'accident ou de maladie. « Ton salaire, c'est ton actif le plus important, c'est avec ça justement que tu vas payer des factures à la fin du mois, c'est avec ça que tu vas mettre l'argent de côté, donc il faut le protéger. »

La dernière et non la moindre est l'assurance maladies graves. Celle-ci est moins connue, car plus récente, mais tout aussi essentielle à savoir. Lorsque tu souscris à ce type d'assurance, cela te permet de recevoir un montant forfaitaire et libre d'impôt en cas de diagnostic de l'une des 25 maladies graves les plus répandues et dont les traitements ou médicaments ne sont pas toujours couverts par la Régie de l'assurance maladie du Québec.

« Pour l'expliquer, souvent je dis à ma clientèle c'est qu'à la place de partir un GoFundMe, tu prends cette assurance-là. Ça t'enlève le stress financier de la maladie », indique la femme d'affaires. Et avant 30 ans, une bonne façon de commencer à épargner et de prendre ses responsabilités, c'est d'avoir l'assurance maladies graves sous forme d'épargne-santé. Parce que tu peux avoir le produit et récupérer 100 % de ce que tu as payé si tu n'en as pas eu besoin. C'est un produit deux en un. T'épargnes et tu es protégé.e en même temps. »

Être au courant de l'état de tes finances

L'une des choses que la conseillère en sécurité financière a remarqué chez sa clientèle qui est souvent plus jeune, c'est qu'il arrive souvent qu'elle ne soit pas au courant de ses états financiers ou encore des assurances collectives auxquelles elle a droit avec son travail ou autre.

« Souvent, les gens vont me dire je pense que j'ai un collectif, mais ils ne sont même pas au courant de ce qu'ils ont et c'est tellement important. Hey! Imagine demain, je tombe en ski et je suis invalide pendant trois mois, est-ce que j'ai quelque chose qui protège mon revenu? Donc, au moins de savoir ça, je pense que c'est le minimum. »

Bien entendu, afin de faire le tri dans toutes ces informations, le meilleur truc est de consulter un conseiller ou une conseillère pour s'assurer que tous les petits détails sont couverts. Pour choisir la personne qui te conseillera, Paola Hallé recommande d'abord de vérifier avec ton entourage, mais aussi de chercher sur les réseaux sociaux pour avoir un portrait de la personne. « Le but, c'est vraiment de trouver quelqu'un avec qui tu as du fun à parler de tes finances, que t'es en confiance et qui te parle de manière à ce que tu comprennes bien », affirme-t-elle.

Loading...