Katherine Levac passe un message puissant sur la réalité des femmes en humour au Québec

« Moi je trouvais pas que c’était un honneur, je trouvais ça gênant, j’étais genre wtf e*ti. »

Katherine Levac. Droite : Rosalie Vaillancourt et Katherine Levac.

Katherine Levac. Droite : Rosalie Vaillancourt et Katherine Levac.

Dans les dernières années, le monde de l'humour a été au centre des conversations plus d'une fois, que ce soit de façon positive ou négative. Katherine Levac s'est d'ailleurs exprimée sur son parcours dans ce milieu et sur ce qu'elle a pu constater au sujet de la place que les femmes occupent dans ce domaine depuis ses débuts, autant en émettant une critique qu'en pointant les changements qu'elle a pu observer.

Dans une publication Instagram mise en ligne le 27 juillet, la maman des jumeaux Ben et Mathias a tout d'abord raconté une anecdote de son premier gala Juste pour rire en 2014 en soulignant l'inégalité qu'il y avait entre les genres à l'époque.

Elle y dévoile que dans le temps, les organisateur.trices ne sélectionnaient apparemment qu'une femme par gala puisqu'il n'y avait « pas assez de bonnes filles » :

« Cet été-là, on hésitait entre Mélanie Couture et moi. [...] On m’a donc choisie pour le show, j’étais pas meilleure que Mélanie, mais impossible d’avoir deux filles sur un même gala. Trop risqué, trop de chance qu’on parle de sujets féminins, faudrait surtout pas que la moitié de la f*ckin salle s’identifie à ce qu’on raconte. Les femmes en humour n’ont jamais eu besoin de se monter les unes contre les autres, on l’a toujours fait à leur place. »

Katherine continue en expliquant qu'il y a trois ans, les gens la félicitaient d'être une des premières femmes à avoir animé un gala Juste pour rire, mais que pour elle, c'était gênant et qu'elle ressentait une certaine solitude, même si elle n'osait pas en parler :

« À l’époque, quand on me demandait si c’est difficile être une femme humoriste, je répondais vite que non, que fallait juste être drôle pour faire sa place, on me trouvait cool de répondre ça et badass d’être une fille dans un monde de gars. Je banalisais les problématiques sexistes de notre milieu et ça rassurait beaucoup de monde. La vérité c’est que je me sentais seule. »

Katherine a non seulement fait preuve de solidarité envers une collègue pour terminer son intervention, mais du même coup envers une amie puisqu'elle a adressé quelques mots touchants à sa bonne copine Rosalie Vaillancourt pour l'animation de son dernier gala, ce qui montre également comment les choses ont évoluées depuis :

« Samedi, cela dit, j’ai été touchée de voir mon amie animer son deuxième gala, entourée d’autrices à la script édition, un gala sur lequel [il y ] avait plus d’humoristes femmes sans que ce soit pour autant un statement, ou un événement spécial. Les derniers jours ont certes été rough pour notre milieu, mais samedi soir j’étais fière d’en faire partie.

« À la question est-ce difficile d’être une femme en humour, aujourd’hui je réponds non, parce que je ne me sens plus seule. Déçue et fatiguée, des fois, mais jamais seule. Bravo Rosalie! »

Rosalie a aussi pris parole le 25 juillet pour dénoncer le fait qu'une internaute n'attribuait pas son succès à son talent, contrairement à ses collègues masculins. Elle a, de son côté, partagé la même image que Katherine, avec les quelques mots suivants : « Photo qui me donne la chair de poule. »

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