La personne derrière Drama QC s'ouvre sur sa réalité et comment elle gère son IG de scoops
« Il y a des trucs vraiment gros. »
Les comptes à potins font jaser sur les réseaux sociaux ces derniers temps. Après avoir fait des révélations sur le scandale du party dans l'avion nolisé de Sunwing et le voyage à Tulum, la page Instagram Drama QC a vu son nombre d'abonné.es exploser et est maintenant suivie par plus de 34 400 personnes.
Piquant la curiosité de plusieurs et publiant des informations parfois controversées, parfois surprenantes, Narcity s'est entretenu avec « la drama queen du Québec » pour en savoir sur son parcours et ses méthodes pour trouver des informations exclusives.
Pourquoi as-tu choisi de lancer un compte Instagram à potins?
« Quand j'ai ouvert ma page, c'était l'événement Tulum, puis j'avais réussi à rentrer dans la conversation sur Discord [de Tulum]. [...] Quand j'ai vu ça, je voulais vraiment rendre cela public. J'étais comme "Voyons dont que les gens demandent de faux passeports puis tout pour pouvoir voyager", puis j'essayais d'envoyer à OD Scoop, à tout le monde. Comme personne ne repostait, j'ai juste décidé de créer ma propre page.
« J'ai partagé les photos du group chat, j'ai été prendre ma douche, je suis revenue puis il y avait tellement de notifications [sur mon cell], c'était fou, là. Brendan Mikan, l'influenceur, il a repost les photos que je venais de poster, parce qu'il y a des gens qui ont dû lui envoyer. [...] Je pense que cela ne faisait même pas 30 minutes que j'avais ouvert mon compte et j'avais déjà 2 000 abonné.es. En 24 heures j'en ai eu 10 000, en 30 heures j'en ai eu 20 000, puis en 48 heures j'en ai eu 30 000. »
Est-ce que tu es tout.e seul.e ou plusieurs personnes gèrent ce compte?
« Je suis vraiment tout.e seul.e, la seule chose, c'est que j'ai mes deux meilleur.es ami.es qui m'aident. Des fois, admettons, je ne suis pas sûr.e de poster quelque chose, je vais leur demander leur avis, est-ce qu'ils ou elles croient que je devrais poster cela ou comment est-ce que je pourrais dire cela aussi?
« J'ai pas vraiment une équipe, j'ai juste des ami.es qui m'aident. »
Est-ce que tu gagnes des revenus avec ce compte Instagram?
« Pas pour le moment. J'ai reçu comme des collabs, des trucs avec des entreprises québécoises, des déjeuners, des trucs comme ça, mais je n'ai pas nécessairement de revenus puis je ne pense pas en avoir non plus. Il y a des gens qui m'ont déjà texté pour genre "Combien tu me fais payer pour reshare ça", je reshare gratuitement parce que je ne veux pas non plus, je suis juste une page, je ne veux pas faire payer quelqu'un pour poster quelque chose. »
Comment fais-tu pour avoir des scoops?
« Les gens m'en envoient. Des fois, on m'envoie une photo de quelqu'un et je le repost ou une story, comme admettons l'affaire de Milaydie.
« Pour être sûr.e que c'est fiable, que c'est vrai, la plupart du temps j'attends de voir si je reçois [l'information] plus d'une fois, même des fois plus que deux, au cas où des fois ce sont des ami.es qui m'écrivent ça pour faire des rumeurs. Sinon, je pose des questions, je demande des preuves, comme des screenshots ou des trucs comme ça. Des fois, j'ai des trucs, j'aimerais ça le poster, mais je n'ai pas assez de preuves, puis je ne vais juste pas le partager. J'attends de voir, ça peut prendre des semaines avant que quelqu'un d'autre me retexte. Et si j'ai un autre texto, là je vais essayer de rentrer dans les détails, de voir si je peux partager quelque chose à propos de ça. J'essaie de rester aussi plus dans les trucs publics.
« Des fois, je vais texter la personne de même, pour communiquer avec eux avant. [...] Si quelqu'un me demande de delete quelque chose, je vais le faire parce que j'essaye d'établir un lien de confiance. [...] Je ne veux pas ruiner la vie de quelqu'un et je ne veux pas que cela en vienne à quelque chose de plus grave. »
Est-ce vrai que tu as eu accès à la conversation des participant.es au voyage à Tulum sur le serveur Discord?
« Admettons, quand tu veux trouver un Discord chaton, c'est écrit Discord/chaton, ça va te sortir tout plein de groupes. Donc, quand j'ai vu qu'il y avait un groupe Discord qu'OD Scoop avait repost, je me suis dit "Bon je vais essayer de trouver le code", puis j'ai juste rentré le code Private Club. J'ai fait plein de différents essais puis quand j'ai trouvé le bon, j'ai fini par rentrer. J'étais dans le groupe parce qu'en fait c'est public. Déjà ça prend un code, mais ce n'était pas nécessaire le code puisque c'était Private Club, donc je suis juste rentrée comme ça.
« Ce n'était vraiment pas prévu, j'étais au téléphone avec des ami.es j'étais comme OH MY GOD en criant, c'était trop drôle. »
Est-ce qu'il y a des moments où tu renonces à publier des scoops?
« Ouais vraiment. Il y a des trucs aussi que je n'ai pas pu publier parce que les gens qui étaient là-dedans me disaient ''Si tu partages je te poursuis pour diffamation''. Des fois, cela peut être des menaces et en même temps je ne veux pas rentrer là-dedans et aller en cour pour des trucs comme ça. »
« Il y a des trucs vraiment gros. Comme aussi quelqu'un qui va accuser quelqu'un de viol, d'agression, peu importe, j'aime mieux vraiment faire attention avec ça, parce que ça peut quand même ruiner une vie. Oui, il faut croire la victime, mais des fois je pense qu'il vaut mieux attendre.»
Pourquoi travailles-tu de façon anonyme?
« Si on est anonyme, c'est parce que les gens ne nous aiment pas. [...] OD Scoop s'est fait exposer, je veux dire si ça m'arrivait je le dirais que c'est moi et j'assumerais mes actes. J’ai des ami.es, pas influenceur.ses, mais en commun avec eux, je ne veux pas non plus que toutes ces personnes-là pensent que mes ami.es sont mêlé.es à ça parce qu'il n'y a pas vraiment beaucoup de monde qui le savent [qui je suis]. Il y a comme quatre personnes qui le savent, donc j'essaye vraiment de rester plus low-key. Si ça vient à sortir un jour ça sortira, mais pour le moment j'aime mieux rester dans l'anonymat juste pour ma sécurité, en fait.
« Dans le group chat, quand c'était l'affaire de Tulum, il y a quelqu'un qui avait écrit quelque chose comme "Je donne 3 000 $ à la personne qui me dit qui c'est Drama QC puis OD Scoop", des trucs comme ça, des menaces, donc c'est pour ça aussi que j'ai décidé de ne pas dire au début, j'essaye pour le moment de rester anonyme, plus pour ma sécurité que pour autre chose. »
As-tu peur qu'on découvre ton identité après une controverse comme celle d'OD Scoop?
« Au début j'étais vraiment stressé.e. J'avais mis un VPN, j'étais vraiment plus secret.e, il n’y avait vraiment personne qui ne savait, deux de mes ami.es puis c'était tout. Je faisais attention, je me suis fait un autre email, je cachais mon numéro, là je fais encore attention, mais la poussière elle est retombée un peu.
« Je pense que la pire chose qui pourrait m'arriver, en fait, c'est que quelqu'un m'amène en cour pour diffamation, c'est pour ça aussi que j'essaye de rester dans l'anonymat. »
Est-ce que les nombreuses menaces qu'OD Scoop a reçues t'affectent, sachant que tu as exactement le même type de page?
« Je reçois beaucoup de messages positifs, puis quand OD Scoop a perdu des abonné.es j'en ai vraiment gagné, j'en ai gagné à peu près 4 000 followers, parce qu'ils disent que je suis plus neutre et que je donne moins mon opinion, mais à la fin de la journée, je reviens quand même au fait que c'est la même chose.
« Je suis quand même un peu affecté.e par ça, j'ai texté OD Scoop j'étais comme "Ça va?", moi je n'ai pas vraiment reçu d'insultes ou de menaces dues au post de Milaydie, mais j'ai quand même rapport dans l'histoire. [...] Je suis encore dans le Discord de Tulum, j'ai été voir et ils étaient comme "Le karma va venir", on avait écrit mon nom aussi "Drama QC puis OD Scoop, c'est bientôt cancel, c'est bientôt fini vous allez voir, ça va être nous bientôt". Ils parlent de nous comme si le karma allait nous rattraper puis tout, mais eux aussi ils ont fait de mauvaises choses... »
Qu'est-ce que tu penses des influenceur.euses qui sont contre les comptes à potin?
« J'ai des frères et sœurs plus jeunes, puis ils les follow, ces gens-là, je ne veux pas qu'ils voient ça nécessairement, ils n'ont même pas l'âge du secondaire. Ils les voient comme des influenceur.ses, ils les suivent, ils aiment ça ce qu'ils font, mais je ne veux pas que mes frères et soeurs voient cela et qu'ils pensent que c'est bien de faire ça.
« Puis ce n'est pas quelque chose de son passé, là, c'est elle qui l'a posté, je veux dire c'est public à la fin de la journée, les gens peuvent repost ta photo de toi en maillot qui te trouve belle, mais je pense qu'ils peuvent aussi repost s'ils trouvent que c'est discutable. »
Est-ce que tu considères que les gens qui exposent les influenceur.euses méritent d'être exposés?
« Pour vrai je ne le sais pas, c'est vrai que si on les expose, pourquoi nous on ne devrait pas se faire exposer? C'est que nous en même temps, on n'expose pas une personne, on en expose beaucoup, donc c'est plus dangereux de jouer à ça de ce côté-là. [...] C'est quand même important de garder l'anonymat dans le sens que c'est une page publique. [...] Je fais ça pour les gens pour qu'ils puissent répondre et donner leur opinion sur ça, mais moi j'ai une vie personnelle à garder. »
C'est quoi la suite? Est-ce que tu vas continuer longtemps à tenir ce compte?
« Des fois, je pense à le fermer, pas de le fermer au complet, mais juste le désactiver parce que c'est lourd. Des fois, on dirait que j'ai peur de manquer un article, un scoop, donc j'essaye d'avoir une vie hors de ça, parce que ça prend une grande place dans ma vie en ce moment. Je vais garder la page, mais peut-être essayer de moins aller dessus, de prendre plus de temps pour moi. »