L'amour à Occupation Double : La diversité oui, mais pas trop différente

Trouble dans l'Occupation Double.
Marjorie et Cintia d'Occupation Double

Quelques instants après l'Heure de vérité, la bombe est tombée : Rym a dénoncé le fait que Cinita et Marjorie d'Occupation Double ne seraient pas un couple, notamment parce qu'elles auraient couché avec Kevin et Kiari dans la maison des exclus, ce qui a grandement fait réagir.

Bien que Cintia, qui se dit pansexuelle, ait affirmé qu'elle est toujours avec sa blonde et qu'elles vivent leur couple à leur manière, cette onde de choc fait réfléchir sur l'amour à OD, mais surtout, à l'aspect de la diversité.   

Que Cintia et Marjorie soient vraiment en amour ou non n'est pas tellement important, surtout lorsqu'on met en lumière le fait que les couples OD ne font pas tous long feu.

Ce qui est vraiment intrigant, c'est la connexion immédiate entre une sexualité ouverte et la non-légitimité du couple qui représente toute la diversité sexuelle à OD cette année.

Comme si la diversité devait respecter, tout de même, une certaine norme.

La sélection de l'éditeur : Rym cause du drame en affirmant que Cin & Marjo d'OD ne sont pas en couple : on démêle tout

Monogamie, hétéronormativité et OD

Au Québec, l'hétérosexualité et la monogamie sont toujours considérées comme la norme.

Malgré les mouvements LGBTQ2+ qui prennent d'assaut les réseaux sociaux et un support de plus en plus fort, on doit se rendre à l'évidence : on est loin d'approcher un semblant d'égalité pour les personnes considérées comme hors-normes. 

Et OD, en tant qu'image réduite de la société, le démontre à merveille.

Le concept même d'OD est extrêmement hétéronormatif. Il s'appuie sur la dualité homme/femme, alors que les candidats sont séparés par genre et doivent trouver l'amour véritable (aux yeux du public) chez le sexe opposé afin de gagner un condo dans lequel ils pourront, en théorie, établir leur couple.

Mais les choses changent et comme tous, OD doit s'adapter. On a donc pu voir cette année une première : un couple de femmes.

Mais, il semble que le système hétéronormatif dans lequel l'émission s'inscrit s'est adapté aussi : si deux femmes veulent être ensemble, il faudra qu'elles respectent tout de même les normes du couple monogame hétérosexuel.

L'amour en toutes déclinaisons

Pourtant, au cours des dernières années, de plus en plus de déclinaisons d'orientations sexuelles et de manière d'aimer se font connaître et surtout, reconnaître, par la société dans son ensemble.

Polyamour, couple ouvert, échangisme, pansexualité, bisexualité, homosexualité, asexualité et beaucoup plus.

Sans compter que la notion du genre est défiée tous les jours, autant dans les rôles qu'il impose que dans sa dualité même. On pense, entre autres, aux personnes trans, non binaires et gender fluid.

Et avec tout ça, on ne parle pas encore du fait que les gens avec qui on choisit d'avoir des relations sexuelles ne valident ou n'invalident pas notre orientation sexuelle.

Bref, malgré toutes ces connaissances, défier la norme, même dans son intimité, vient avec un lourd prix à payer devant la société.

Aimer et laisser aimer

Alors quand on a voulu un premier couple LGBTQ2+ à OD, ce qu'on a vraiment voulu, c'était un couple qui reproduit la norme, mais avec un soupçon de fameuse « diversité ».

On veut qu'elles soient monogames et homosexuelles, comme ça, même si on ne les comprend pas nécessairement, au moins on peut y mettre une étiquette et on peut se dire que ce qu'elles sont, on l'est aussi ou on ne l'est pas du tout.

Mais on a oublié que l'orientation sexuelle n'a pas à être rigide, que l'amour n'a pas à avoir de barrières. 

On veut de la diversité, oui, mais confortable. Alors un couple de femmes qui couchent aussi avec des hommes, c'est difficile à accepter, du moins, du premier abord.

On accepte peut-être d'avoir une certaine représentation de la différence, mais tant qu'on s'y retrouve.

La société a oublié que cette même représentation n'est pas pour les gens « dans la norme », mais pour les autres, ceux qui ne se voient nulle part, mais qui sont pourtant eux aussi normaux.

Comme Cintia et Marjorie qui, vrai couple OD ou pas, peuvent bien vivre leur amour comme elles le veulent, il suffit d'aimer et de laisser aimer.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position de Narcity Media sur le sujet. 

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